Avec l’avènement du SIDA et la peur que cette maladie a provoqué, les autres maladies sexuellement transmissibles sont en quelque sorte oubliées et rares sont les dispensaires et autres centres de santé qui se donnent la peine de les rechercher pour une prise en charge efficace.
Autres fois appelées maladies vénériennes (de Vénus, la déesse de l’amour dans la mythologie gréco romaine), les MST (Maladies Sexuellement Transmissibles) ou encore IST (Infections Sexuellement Transmissibles) sont toutes infections susceptibles d’être transmises durant les rapports sexuels avec contact génital.
Ces maladies sont fréquentes et ne sont toujours pas diagnostiquées à temps. Elles ont une charge lourde du point de vue hygiénique, sociale et économique tant pour l’individu que pour la société.
La blennorragie
Le fléau de Vénus. Le rhume académique des étudiants des années 70-80
Des brulures ressenties quand on urine, un écoulement purulent au niveau du pénis chez l’homme sont les signes dominants de la blennorragie encore appelée gonococcie (du nom de l’agent causal le Neissera gonorhoeae ) Chez la femme on remarque plus des pertes vaginales et une inflammations des trompes et des ovaires .Le grand risque chez la femme est l’infertilité.
A long terme une blennorragie mal soignée peut être à l’origine d’inflammation de la prostate, des testicules ou d’un rétrécissement du conduit urinaire qui va exiger une intervention chirurgicale.
Faut-il attendre le diagnostic de certitude pour traiter ?
La chlamydiose
Oui parce qu’une autre infection sexuellement transmissible la chlamydiose tout aussi fréquente présente des signes plus ou moins semblables. Chez l’homme des démangeaisons au pénis, des douleurs ou des brulures quand on urine, écoulement parfois et douleurs testiculaires peuvent créer la confusion. La femme peut aussi ressentir des douleurs en urinant, des douleurs abdominales, des pertes vaginales inhabituelles et malodorantes, des saignements entre les menstruations ou après les rapports. Le traitement de cette maladie est une antibiothérapie (azithromycine ou doxycicline)
L’hépatite B
Des douleurs au foie, de la fatigue, des nausées, des vomissements associés à une jaunisse peuvent être les signes d’une Hépatite B. Comme le SIDA elle se transmet par voie sexuelle.
A Kinshasa près de 10% de femmes enceintes sont porteuses du virus de l’hépatite B ; environ 7% du personnel de santé (Docteur Pascal TSHAMALA) sont porteurs du virus de l’hépatite B et ce taux se situe à 15% chez les professionnelles du sexe.
Le danger de l’hépatite B est son évolution vers la cirrhose du foie dans environ 25% des cas Après des années, (25 à 30 ans) cette cirrhose peut se transformer en cancer.
Les mycoses génitales
Démangeaisons, rougeurs, brulures ça peut être une mycose qui peut être traitée avec des médicaments appelés antifongiques. Pour les éviter : attention aux toilettes publiques, aux vêtements trop serrés (jeans) aux sous-vêtements en tissus synthétiques et pour les femmes vérifiez tampons et serviettes hygiéniques.
Chez l’homme la mycose génitale provoque aussi des démangeaisons, un écoulement. Avant de prendre les médicaments vérifiez l’état de santé de partenaire, s’il y a un diabète caché ou si l’alimentation est trop sucrée. Vérifiez aussi vos sous-vêtements.
Infections aux papillomavirus : On peut attraper un cancer. Un dépistage s’impose
Les recherches effectuées ces dernières années ont permis de découvrir le lien entre le cancer du col de l’utérus et les papillomavirus humains un virus sexuellement transmissible. Ce virus est détecté chez environ 30% de femmes de moins de 30 ans et chez 10% de femmes eu dessus de cet âge. Mais toutes ne ferons pas de cancer du col. Des végétations vénériennes et condylomes sont fréquents.
Chez l’homme les verrues peuvent se retrouver au niveau du gland, du pénis ou du prépuce. On les appelle aussi condylomes et chez la femme on les voit à la vulve, au niveau du vagin ou du col de l’utérus il ne faut pas hésiter à effectuer une surveillance gynécologique et un frottis cervico vaginal afin de rechercher des lésions du col.
Herpès génital
Des vésicules douloureuses sur les organes sexuels, transparentes et remplies de liquide qui disparaissent après un temps ( 5 à 10 jours) et récidivent souvent ( jusqu’à 10 fois par an). C’est une maladie sexuellement transmissible. Les complications sont rares sauf que lors des poussées on est exposé à un risque accru d’infection par le VIH.
La syphilis n’a pas disparu. La faute à l’auto médication
Une ulcération unique, indurée, indolore. C’est le chancre qui peut être visible au niveau des organes génitaux. Ce chancre guérit en 2 à 6 semaines et on se croit tiré d’affaire grâce à la prière. Non.
C’est au stade de syphilis secondaire que la plupart des malades se présentent à la consultation.
Il faut penser à la syphilis devant des lésions de la peau non spécifiques, des troubles cardiaques et surtout neurologiques.
Certaines complications de la grossesse sont en rapport avec cette maladie sexuellement transmissible.
Citons aussi la donovanose plus rare ici chez nous dont le diagnostic se fait par la découverte de corps de Donovan dans une ulcération génitale ou péri anale et la lymphogranulomatose vénérienne qui provoque aussi des ulcères non douloureux et au second stade un gonflement des ganglions, de la fièvre , des saignements, et un écoulement pénien, vaginal ou anal purulent.
Toutes ces infections sont aujourd’hui à la base de l’accroissement du taux de mortalité dans le monde en général et en Afrique en particulier. Une large campagne de sensibilisation s’impose afin que la population soit informée.