Tout doit commencer par le dialogue avec le(a) patient(e) et se terminer par une prise en charge. La prise en charge, c’est le plus souvent une prescription médicale, une hospitalisation ou une intervention chirurgicale. Elle peut aussi consister en des conseils prodigués pour une meilleure hygiène de vie.
Entre les deux, il y a l’examen clinique, les examens de laboratoire et d’autres investigations spécialisées.
Force est de constater que dans la plupart de formations médicales en RDC (à Kinshasa plus qu’ailleurs) priorité est accordée à des examens couteux aux résultats discutables. L’anamnèse n’est pas suffisamment fouillée et l’examen clinique est superficiel s’il n’est pas carrément escamoté.
N’est-ce pas une stratégie pour renflouer la caisse de la formation médicale ?
Certes, il arrive dans certains cas d’urgence que le traitement est conditionné par un examen précis (glycémie acétonurie pour le diabète, d-dimère en cas de trouble de coagulation) etc…
Mais cela n’arrive pas tous les jours.
Le diagnostic d’une appendicite aiguée ne dépend pas d’une échographie abdominale ; devant une rougeur de la gorge, la numération des globules blancs et la VS ne doivent pas retarder le traitement ;
Une angine de poitrine doit être traitée avant l’ECG et ou une radiographie cardio-pulmonaire ; on ne va pas perdre du temps devant une torsion testiculaire évidente avec des examens unitiles, il faut opérer.
Nous ne parlons pas des »scanner » et des »IRM » qui sont demandés à tort et à raison et dont l’implication dans le traitement n’est pas démontrée.
Il y’a des cas où l’insistance du praticien pour la réalisation de tel ou tel autre examen ressemble à un harcèlement thérapeutique alors que ledit examen peut attendre quelques jours ou même quelques mois.
Tout comme la prise de la température avec un thermomètre ne fait pas baisser la fièvre, ou une radiographie du thorax ne guérit pas une pleurésie, ne faudrait-il pas privilégier dans certains cas une bonne anamnèse et un bon examen clinique.
En effet, beaucoup de nos compatriotes, doivent pour réaliser certains examens, s’endetter, vendre des biens ou recourir aux cotisations des frères, amis et connaissances.
Notons que dans beaucoup de cas, le traitement d’épreuves peut orienter le diagnostic.
Pensons aussi aux portefeuilles dégarnies de la plupart de nos patients.
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