Dans la population congolaise, chaque personne a sa définition de gastrite, «d’estomac» (comme maladie et non comme organe), et ou d’ulcère gastrique. Les tradipraticiens et la plus part de vendeurs de racines, de feuilles et tiges d’arbres, de mixtures et autres décoctions aux goûts bizarres ont chacun leur remède miracle pour vous débarrasser définitivement de votre « estomac ».
Les réseaux sociaux ne sont pas en reste. On cite des études qui vous conseillent des tisanes, des fruits aux vertus miracles qui peuvent soulager et pourquoi pas guérir vos « brûlures » et ou les crampes que vous ressentez dans le haut de l’abdomen et qui parfois s’irradient dans le dos.
Les antiacides (gaviscon, maalox), les inhibiteurs de la sécrétion gastrique (cimétidine, ranitidine, Zantac) et les inhibiteurs de la pompe à protons (omeprazole, rabeprazole) sont parmi les médicaments les plus demandés sans ordonnance dans nos pharmacies.
Il faut tout de même noter qu’ils ne sont pas si inoffensifs que ça : une distension gastrique, de la constipation, des calculs rénaux peuvent être observés lors d’une utilisation prolongée des antiacides. Une diarrhée peut compliquer un traitement à l’omeprazole ou ses dérivés et une impuissance sexuelle peut être due à la cimétidine ou au Zantac.
Eradiquer l’ Helicobacter pylori
Bien que l’infection par Helicobacter pylori soit la principale cause de gastrite ; il existe des gastrites causées par des problèmes émotionnels comme le stress, l’anxiété et la nervosité. C’est-à-dire que dans nos milieux où règnent le chômage, l’incertitude du lendemain et les frustrations de tout genre, les symptômes de gastrite sont un motif de consultation courant.
L’ulcère est une érosion de la muqueuse de l’estomac ou de la partie proximale de l’intestin grêle. Là aussi on incrimine l’infection à Helicobacter pylori mais aussi les effets de certains médicaments qui affaiblissent la muqueuse de l’estomac ou du duodénum. Ici il faut épingler le rôle nocif des antiinflammatoires pris au long cour. Ces effets peuvent survenir quelle que soit la voie d’administration de ces produits (orale, intraveineuse, intramusculaire ou anale)
Le diagnostic de certitude de gastrite ou de de l’ulcère gastro duodénal exige donc des investigations endoscopiques et anatomopathologiques.
Le plus souvent les malades qui souffrent d’une gastrite aigue vont se plaindre de douleurs abdominales situées à 2 ou 3 cm au-dessus de l’ombilic. C’est soit une brûlure ou une crampe. Ce sont des épigastralgies.
On connait des cas ou des douleurs retro sternales qui elles, doivent faire penser de prime abord à un trouble cardiaque ont été étiquetées de gastrite. Les conséquences ont été désastreuses.
Notons que certaines personnes, surtout lorsqu’elles sont en surpoids et ou consommateurs d’alcool peuvent souffrir de reflux gastro œsophagiens (toux chronique, douleurs thoraciques et ou épigastriques, laryngite, sensation de corps étranger dans la gorge).
On est donc à cheval sur plusieurs spécialités : cardiologie, pneumologie, gastroentérologie et ORL
D’autres signes peuvent accompagner les douleurs en cas de gastrite aigue : vomissements, nausées. La région au-dessus du nombril est sensible à la palpation.
Ces signes peuvent durer deux à trois jours. Il faut vraiment s’inquiéter s’ils persistent ou s’ils se manifestent de façon récurrente. Les facteurs favorisant les crises sont certaines épices, le tabac, l’alcool, des médicaments et le stress.
Les ulcères peuvent avoir un siège gastrique ou duodénal. Le rapport avec les repas est important I Il y a des cas où manger quelque chose calme la douleur. Il y a des cas où les douleurs sont plus intenses plusieurs heures après l’ingestion des aliments. C’est la faim douloureuse qui elle, doit faire penser à un ulcère duodénal.
Les gastrites chroniques sont classées en 2 groupes, celles à Helicobacter pylori et celles sans Helicobacter pylori. L’implication de cette bactérie gram négatif a été établie dans certains cancers de l’estomac, la gastrite chronique et les ulcères.
Les ulcères gastriques sont potentiellement cancéreux tandis que les ulcères duodénaux sont d’origine à Helicobacter pylori surtout s’ils sont récidivants.
Le diagnostic des maladies gastriques se fait idéalement par voie endoscopique couplée à des biopsies. La recherche de Helicobacter pilori doit être systématique et sa présence implique un traitement spécifique pour son éradication.
Avant la découverte de Helicobacter Pylori le traitement des gastrites et de la maladie ulcéreuse était exclusivement basé sur les différents types d’antiacides.
En plus des mesures diététiques (interdiction d’alcool, de tabac, d’anti inflammatoires non stéroïdiens etc.) la guérison passe par l’éradication de Helicobacter pylori. Le médecin aura le choix entre une trithérapie (amoxicilline, métronidazole et un inhibiteur de la pompe à protons) et une quadrithérapie (sous citrate de bismuth potassique, omeprazole, métronidazole et tétracycline).
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